Le mercredi 4 août 2021 dès 10H45, le Centre National d’Education Populaire et Civique a apporté un appui technique à l’organisation d’un dialogue intergénérationnel entre les jeunes et les femmes leaders. Le Dialogué était organisé par ELECAM et ONU-FEMMES.
Le discours inaugural de la journée fait par Mme ALY chef du Centre National d’Education Populaire et Civique (CNEPCI) s’ouvre sur une présentation de l’équipe hôte, des participants, de la thématique et des exposés qui vont plus tard sous-tendre la réflexion sur les différents travaux.
A la suite, M. NKO’O ZE Valère modérateur va annoncer la première communication du jour faite par M. EVINA MIMBAMA, sur le thème « Femmes et politique au Cameroun ». Un bref rappel historique sur l’importante place qu’occupe alors la femme dans la vie politique de la société traditionnelle camerounaise avant la colonisation est le point d’ancrage de son exposé. La transition de la colonisation à la décolonisation, va jouer un rôle primordial dans l’état de fait observé dans la société moderne. Certains droits vont dès lors être l’apanage des hommes entre autres : le droit de vote, de militantisme politique, etc… Les années 2000 vont voir naitre un nouveau modèle de femme considérées comme leaders politiques, à l’instar d’Edith KAWALA, feue Françoise FONING. Un exposé détaillé de la rude, longue et fastidieuse lutte de la femme dans le domaine politique va être présenté. Toute chose qui ne concourt cependant pas à améliorer les statistiques restés alarmants d’après le Professeur Viviane ONDOUA. Toutefois, pour pallier l’absence criarde de participation des femmes à la vie politique quelques solutions sont envisagées :
- mobiliser à partir de nos cellules familiales pour promouvoir le leadership féminin ;
- encourager les femmes à s’engager et à participer aux activités politiques ;
- faire des plaidoyers au niveau des gouvernants pour renforcer le cadre juridique de la protection de la femme en politique.
La seconde communication faite par M. DJAKDJING Jean-Paul va revenir tour à tour sur les difficultés d’insertion socioprofessionnelle de la jeune fille. D’entrée de jeu, il va définir le concept d’insertion socioprofessionnelle comme étant un processus visant à accompagner un individu à entrer dans un corps de métier. Elle se structure en deux phases, la première c’est la phase d’acquisition des valeurs et principes de la société. La deuxième est la phase de mise en pratique des acquis de la première. Parallèlement, il est fait un exposé des défis auxquels la jeune fille fait face entre le droit de cuissarde, les harcèlements de tout genre, s’ajoute des stéréotypes.
A cet effet les solutions ci-après ont été proposées à différents niveaux par l’expert :
- au niveau de la famille : éviter la parentification systématique, liées au genre ;
- au niveau institutionnel : lutter contre les stéréotypes liés au genre en promouvant l’égalité homme-femme ;
- au niveau individuel investir sur soi en privilégiant des formations sur le développement personnel.
La troisième communication axée sur le Cadre juridique et institutionnel de l’encadrement de la jeune fille au Cameroun faite par Mme TOUA est ponctuée de trois points :
- Présentation des règles juridiques de protection de la femme
Abordant le cadre juridique de la protection de la femme, Mme TOUA s’est référée à la charte des Nations Unies, à la charte africaine des droits de l’homme et bien d’autres textes régissant l’égalité homme-femme en droits et en devoirs indispensables à leur épanouissement. Il en va de même du code du travail et du statut général de la fonction publique au Cameroun qui pourfend la marginalisation des femmes et promeut un emploi décent pour tous. La question liée à l’état civil quant à elle requiert un consentement entre partenaires d’après le code civil et protège la femme contre les nombreuses violences physiques, abus de tout genre et les mutilations génitales confère article 277 alinéa 1 du code de procédure pénale.
- Quelques institutions en faveur des droits de la femme
A la suite Mme TOUA a donné une liste non exhaustive des institutions œuvrant en faveur des droits de la femme au Cameroun : MINPROFF, MINJEC, MINAS etc…
Parallèlement des journées commémoratives en faveur des droits de la femme ont été listées :
06 février: Journée Internationale contre les Mutilations Génitales Féminines ; 08 mars: Journée Internationale de la Femme ; 23 juin: Journée Internationale des veuves ; 31 juillet: Journée de la Femme Africaine ; 11 octobre: Journée Internationale de la Jeune Fille ; 15 octobre: Journée Internationale de la Femme Rurale : 25 novembre – 10 décembre: 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
La quatrième communication faite par M. KOUOTOU NGOUCHEME Léandre est une réflexion sur la contribution des femmes à l’essor économique du Cameroun. L’essor économique a été définit par monsieur KOUOTOU comme tout ce qui permet de favoriser la production et de booster la croissance. La lutte contre les inégalités liées au genre et les discriminations a deux fondements : un fondement social et un fondement juridique encadré par des textes de lois. Par ailleurs La situation socioéconomique prévalant actuellement au Cameroun nécessite de mobiliser tous les acteurs du développement indépendamment du genre et de capaciter les femmes afin de les rendre plus productives. Continuant dans la même lancée, M. KOUOTOU va présenter Trois profils inspirants.
- Dans le secteur public Mme Clémentine BIYELE ingénieur de formation aujourd’hui Ministre déléguée auprès du MINADER.
- Mme Elisabeth EYENE dans le secteur privé présidente du conseil d’administration à Orange Cameroun
- Mme Françoise PUENE toujours dans le secteur privé, Président Directeur General d’une chaine d’hôtels.
Les communications se sont clôturées par une pause-café à 13H17min, suivi de la répartition des travaux en atelier. Six groupes de travail ont été créés en fonction des sous-thèmes retenus.
Au terme des travaux en atelier, les restitutions ont débuté.
Le groupe numero1 qui a exposé sur les violences basées sur le genre a introduit son travail avec la typologie des violences séquencée en quatre : physique, morale, économique et sociale. On peut y noter des violences domestiques, des mariages précoces, la répartition genrée des travaux domestiques, des harcèlements, la discrimination à l’emploi etc.
Quelques solutions pour remédier au problème sont énoncées. Promouvoir la sensibilisation contre les stéréotypes sexistes et les droits de la femme.
Le groupe numero2 a mené une réflexion sur le thème Justice et droit économique. A l’entame, il est fait un déroulé de quatre actions préconisées en matière de justice et de droit économique. L’accent est mis sur le renforcement de la productivité des femmes dans les secteurs formel et informel. Quelques difficultés rencontrées à ce niveau ont été relevées :
- Faible accès des crédits et financements aux femmes
- Insuffisance de soutien aux projets conduits par des femmes.
Au rang des solutions, il a été fait mention d’initier des plaidoyers en faveur des initiatives féminines.
Le groupe numéro 3 s est étendu sur la liberté de disposer de son corps (santé, sexualité et production) cet exposé a débuté par une définition des concepts.il s’est ensuite agit de s’intéresser aux problèmes liés à la santé reproductive : grossesses précoces, interruptions volontaires de grossesses, stérilité, infections sexuellement transmissibles. Les solutions envisagées par les exposants pour remédier aux problèmes en rapport avec la santé reproductive sont :
Le dialogue, la sensibilisation sur les questions de santé, la promotion du planning familial et l’accès illimité aux soins de santé.
Le quatrième exposé s’est penché sur l’action féministe climatique. Les exposants ont davantage tenu à apporter des solutions prospères pour une meilleure participation des femmes dans le domaine des énergies renouvelables et de la lutte contre les changements climatiques. Ce groupe d’exposants recommande fortement que les gouvernements :
- Financent des projets d’adaptation aux changements climatiques
- Luttent contre la pollution en favorisant la mise en place et l’utilisation des énergies vertes et bleues.
L’exposé numéro 5 s’est intéressé aux technologies et innovations pour l’égalité de sexe. De prime abord, est fait une définition des concepts. L’accent est ensuite mis sur l’identification du problème et les solutions.au rang des solutions on peut identifier la promotion de la participation des femmes dans le domaine de l’innovation et de la technologie.
S’agissant du sixième et dernier groupe qui a exposé sur le leadership et mouvements féministes.il a été question d’entrée de jeu, de définir le concept avant d’apporter des solutions à une éventuelle propension du leadership féminin et des mouvements féministes. La sensibilisation sur le modèle de la femme gardienne des traditions est mise en exergue.
A l’issu des exposés, les jeunes se sont livrés à un jeu de questions /réponses qui nous a conduit à 16h30min heure du mot de fin de Mme ALY ponctuée par des remerciements à l’endroit d ELECAM, des représentants de l’ONU et des participants. L’Invitation à une photo de famille pour se remémorer ce moment est la dernière grande articulation de cette journée de travail avant le déjeuner offert aux participants par Mme le chef de Centre et les partenaires.